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Random Report - Baton Rouge - LA
29 août 2008

Atterrissage réussi

You ain’t supposed to stop sir, so move on !Il est 23:00, heure française, je débarque dans l’aéroport d’Atlanta sous un soleil étincelant et mon premier contact avec l’Amérique est cet imposant flic black tout droit sorti d’un film de Spike Lee. Il traine les pieds comme un gros ours, il a trois dents en or et plus de tatouages que les gangsters qu’il traque à longueur de journée. Il m’engueule parce que je me suis arrêté dans un couloir pour remettre mon passeport dans ma poche. Au temps pour moi. Je fais trois mètres et tombe nez-à-nez avec un deuxième black. Deux mètres, dread locks, diamants aux deux oreilles, baggy, Timberlands aux pieds. C’est le responsable de la douane. Vu son air respirant la joie de vivre, je m’empresse de vider mes poches comme si j’avais l’habitude de voyager. « Les douanes ça m’connaît, j’exerce ma routine même avant qu’on me la demande ». Raté ! Je croyais bien faire mais Snoop Dog m’interpelle comme si on avait fait les 400 coups ensemble. « Lap top, shoes, belt, watch ! hurry up man ! ». Et me voila en chaussette avec le futal qui tombe, à passer sous la porte magique qui détecte les limes à ongle et les liquides qui font des bombes.

En deux minutes on m’a fait comprendre beaucoup de choses. Plutôt explicite comme portrait. On m’a clairement montré que je n’étais pas là pour réfléchir mais pour suivre la marche. Ici on réserve un accueil particulier aux p’tits Européens qui prennent le temps de regarder autour d’eux. Je reprends mon baluchon en espérant que cette règle ne s’applique qu’aux aéroports.

La paranoïa abusive des autorités américaines n’est pas un mythe, la vie d’un aéroport en est l’illustration la plus évidente. La tension omniprésente et le dédain dont fait preuve le personnel y installent une atmosphère morbide et insalubre que je décide d’oublier aussitôt. Juste une escale après tout. Un test avant la grande arrivée sur Bâton Rouge où j’atterris sept heures plus tard.

Finis les cafés noirs, les terrasses, les Clio, les scooters, les punks à chien ou le marché du dimanche matin. J’arrive au pays des fastfoods, des magasins ouverts le dimanche, j’arrive au pays où les étudiants roulent en picks up, au pays où on va se coucher sans éteindre la télé. Après 15 heures de voyage dont j’ai passé la majeure partie à regretter ce que je laissais plutôt qu’à imaginer ce que j’allais découvrir, mes réflexes de bon vieux français ressurgissent assez violemment. J’ai la tête pleine de clichés que je le veuille ou non.

Je sors de l’avion pour arriver dans un aéroport immense mais vide. J’ai le sentiment d’arriver après la bataille. Je marche une dizaine de minutes sans apercevoir la moindre trace de vie humaine. Bonjour l’ambiance !

Un type se dirige vers moi avec un grand sourire et me montre un bout de papier sur lequel je vois mon nom. Il me regarde l’air gêné comme s’il était incapable de prononcer Hugo Torres. On rigole et on commence à bavarder. Ce type est l’incarnation parfaite de la facilité de communication propre aux anglo-saxons. En deux minutes il sait tout ce qu’il a à savoir sur moi. Il est temps de rejoindre le campus. Ce William m’a fait oublier la France l’espace d’un instant et je me marre en allant récupérer mes 50 kg de bagages pour me diriger vers un énorme Van blanc. C’est parti !

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Commentaires
H
Tiens! t'es là toi. Alors ça fait trois semaine que je te crois mort et tout c'que tu trouve a me dire c'est qu'jai oublié un E a eclairci. va donc meltingposter.
B
alé tu m'enlèves ce "e" à "humeures" et tu me colles cette fichue lettre à la fin de "éclairci" dans Gustav's here. Sinon chapô.
A
appréciable ce petit résumé mon petit hugo...
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